Les sujets intersexes peuvent-ils (se) penser? Les empiètements de l’injustice épistémique sur le processus de subjectivation politique des personnes intersex(ué)es

Conférence présentée dans le cadre des conférences mensuelles de la Chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQAM.
Conférencière : Janik Bastien-Charlebois, Ph. D., professeure, département de sociologie, UQAM, Recherche FRQSC Émergence de la parole intersexe, Équipe de recherche Cultures du témoignage, Chaire de recherche sur l’homophobie
Résumé de la conférence : On entend depuis peu les voix de personnes intersex(ué)es demandant la cessation des interventions non-consensuelles que la médecine pratique sur elles dans le but de conformer leur corps aux normes «mâle» et «femelle». Saisies de cette critique, les professionnels médicaux l’invalident en insistant sur le fait que ces voix publiques soient rares. Comment comprendre leur faible nombre? À partir de recensions d’écrits et de savoirs expérientiels développés sur le terrain, nous relevons les mécanismes institutionnels encadrant les possibilités de construction d’une position de sujet réflexif, puis les composantes requises au développement d’une position d’acteur sujet intersexe. Nous l’analysons à partir de la théorisation de l’injustice épistémique de Fricker (2007).