• Diversité sexuelle et pluralité des genres
  • Des savoirs pour contrer les préjugés

COLLOQUE – État de la recherche sur les jeunes des minorités sexuelles

 

Colloque #673 de la 80e édition du Congrès de l'Acfas

Visionner l'ensemble des conférences de ce colloque !

 

Date : Jeudi 10 et vendredi 11 mai 2012
Heure : 9h00 à 16h15 (10 mai)
               9h00 à 16h00 (11 mai)
Lieu : Palais des congrès (Montréal)
Titre : État de la recherche sur les jeunes des minorités sexuelles
Responsables du colloque : Dominic Beaulieu-Prévost 
                                                     Université du Québec à Montréal
                                                     Line Chamberland 
                                                     Université du Québec à Montréal
                                                     Julie Podmore
                                                     John Abbott College

Ce colloque propose une exploration multidisciplinaire des thèmes actuels en recherche concernant les enjeux vécus par les jeunes de minorités sexuelles. L’expression « minorité sexuelle » réfère ici à toute personne de 14 à 30 ans, qui s’identifie comme lesbienne, gai, bisexuelle, transsexuelle/transgenre, intersexuelle, queer, en questionnement, qui est issue d’une famille homoparentale, ou perçue comme différente en raison de son expression de genre ou de son association avec des individus de minorités sexuelles. Les problématiques touchant cette population relèvent d’enjeux et de défis spécifiques liés à la fois à l’appartenance à un groupe d’âge, en transition depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte, et à une cohorte générationnelle distincte des précédentes par les contextes juridiques, sociaux et culturels dans lesquels elle vit. L’exploration proposée sera faite en abordant cinq grands thèmes de recherche, soit (a) Les enjeux familiaux et personnels (incluant le coming out et les contextes de familles homoparentales), (b) Transsexualité, transgenrisme et intersexualité, (c) Les enjeux de santé, (d) Le milieu scolaire, et (e) Les nouveaux territoires. Ce dernier thème inclura différents thèmes moins conventionnels tels l’utilisation des espaces queers et les enjeux touchant les athlètes lesbiennes, gais et bisexuel(le)s.

 Pour plus d'information : http://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/80/600/673/c

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Date : 10 Mai 2012
Heure : 9h00 à 12h00
Lieu : Palais des congrès (Montréal)
Titre : Les enjeux familiaux et personnels
Conférencières : Line Chamberland
                               Université du Québec à Montréal
                               Isabel Côté
                               Université du Québec en Outaouais
                               Isabelle Bédard
                               Université du Québec à Montréal
                               Rosine Detournay Horincq
                               Université Libre de Bruxelles
                               Marie-Pier Petit
                               Université du Québec à Montréal

Isabel Côté, Université du Québec en Outaouais
« Je suis son père, mais ce n'est pas mon enfant ». Représentations du rôle joué par le donneur de sperme connu au sein des familles lesboparentales.

 En 2002, les règles de filiation contenues au Code civil du Québec ont été élargies afin de reconnaître l’homoparenté et la procréation assistée effectuée en contexte privé. Les couples lesbiens peuvent donc avoir des enfants à l’aide du sperme d’un homme de leur entourage qui fera office de donneur. Cette reconfiguration des rôles familiaux a suscité de nombreux questionnements, notamment quant au rôle joué par le donneur de sperme qui n’est plus juridiquement reconnu comme père. Cette présentation fait état d’une recherche exploratoire visant à analyser la notion de figure paternelle dans cette structure familiale atypique à savoir a) quelle place font les mères au donneur dans leur projet parental et b) quelle forme prend la relation des donneurs aux enfants issus de leur don. Pour ce faire, des entrevues semi-structurées ont été conduites auprès de neuf couples lesbiens et des neuf donneurs à l’origine de la concrétisation de leur projet parental. Les résultats démontrent trois niveaux différenciés d’implication du donneur selon l’adhésion ou la distanciation des couples lesbiens à la norme nucléaire comme modèle familial. Néanmoins, peu importe son niveau d’implication, le donneur sera considéré comme étant situé à la marge de l’unité familiale mères-enfants. Les donneurs participent de cette façon de concevoir la famille ce qui fait que, s’ils reconnaissent être les pères des enfants issus de leurs dons, ils ne se considèrent pas comme leurs parents.

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Isabelle BÉDARD, Université du Québec à Montréal

Contextes et trajectoires de la paternité homosexuelle masculine par adoption : une étude qualitative exploratoire

 Depuis 2002, les gais et les lesbiennes ont le droit d'adopter un enfant, au Québec ou à l'étranger, au même titre qu'un couple hétérosexuel. Afin de devenir parents, les hommes homosexuels revendiquent et s'approprient les modes socialement admis à la parentalité tels que les familles d'accueil et l'adoption. Toutefois, ces avancées n'ont pas éliminé les défis que peuvent rencontrer les familles homoparentales masculines.

Cette étude qualitative exploratoire auprès de 10 hommes ayant adopté un ou des enfants, soit via la Banque-mixte ou à l'International a comme objectif d'identifier: 1) les défis auxquels font face les couples homosexuels masculins qui ont adopté un enfant (gestion d’identités multiples et de l’opprobre sociale, adaptation psychosociale aux défis de la parentalité et de l’homoparentalité, l’impact du processus de l’adoption sur le couple, la parentalité homosexuelle perçue dans la communauté gaie et dans la communauté hétérosexuelle, la gestion de conflits conjugaux etc.); et 2) les stratégies mises en œuvre afin de s’adapter à ces défis. Un survol des catégories saillantes émergentes sera présenté.

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Rosine DETOURNAY HORINCQ Université Libre de Bruxelles
Processus de coming out et question de genre : contribution à une meilleure compréhension des trajectoires d'acceptation individuelle et sociale des lesbiennes.

 Les processus de coming out ont été appréhendés par des modèles théoriques de développement, tels que ceux de Cass (1979, 1984), Fassinger (1991), Savin-William (1988, 1990), Troiden (1979, 1988),… S’ils apportent une tentative de compréhension des étapes et des facteurs de vulnérabilité et de résilience à chacune d’elle, ils sont aussi critiqués par leurs aspects qui essentialisent, ainsi que leurs biais tels que le fait d’être centrés sur les hommes, occidentaux, blancs, adultes.

Au fil du temps, d’autres modèles ont tenté d’appréhender le développement de l’identité et de l’orientation sexuelle, tels que ceux d’Augelli (1994), qui prennent en considération les influences et les contextes sociaux. Il s’agit d’études qui s’étendent dans le temps, tout au long de la vie. Diamond (de 1998 à 2009) utilisera cette méthodologie, avec un public de filles et de femmes « non exclusivement hétérosexuelles » et elle démontre après Peplau et Garnets (2000), que l’orientation sexuelle peut être plus fluide. Mais ces études sont aussi critiquées, notamment pour ne pas suffisamment tenir compte de la pression à l’hétérosexualité qui pèse sur les filles et les femmes…

Nous tenterons de présenter les premiers résultats de la recherche qualitative menée actuellement, qui utilise la méthodologie de la théorisation ancrée, articulée avec le modèle écologique au sujet des filles et des femmes, qui sont récemment passées d’une identité hétérosexuelle à lesbienne ou bi.

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Marie-Pier PETIT, Université du Québec à Montréal, Danielle JULIEN, Université du Québec à Montréal, Line CHAMBERLAND, Université du Québec à Montréal
État des lieux et enjeux entourant la transparentalité.

 Dans la foulée des changements sociaux ayant bouleversé récemment les sociétés occidentales, les visages de la parentalité se sont diversifiés. Parmi les types de parentalité émergente, on note la transparentalité. Cette configuration familiale comprend au moins un parent s’identifiant comme transsexuel-le ou transgenre. Les parentalités trans sont uniques, car elles mettent en lumière un non-alignement entre sexe biologique, identité de genre et rôle parental alors que le modèle traditionnel présuppose une concordance naturelle entre ces trois dimensions. Bien que la transparentalité s’apparente aux modèles familiaux dits plus traditionnels, elle s’en distingue dans la mesure où les familles avec parents trans évoluent dans un contexte cisnormatif, transphobe et hétérosexiste qui vient façonner leurs expériences. Les sciences humaines commencent à peine à documenter les expériences de ces familles. Dans le cadre de cette communication, nous passons en revue certaines études pionnières qui se sont penchées sur des aspects relatifs à la transparentalité (divulgation de l’identité trans, enjeux entourant le couple, adaptation psychologique des enfants, etc.). Nous proposons également une réflexion quant aux principaux enjeux susceptibles d’affecter les parents trans et leur entourage familial, dont les politiques sociales et leurs avancées dans la société québécoise. Nous ferons finalement état de notre projet de recherche qui est en cours de développement.

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Date : 10 Mai 2012
Heure : 13h30 à 16h15
Lieu : Palais des congrès (Montréal)
Titre : Transsexualité, transgenrisme et intersexualité
Conférencières : Julie Podmore
                               John Abbott College
                               Françoise Susset
                               Université de Sherbrooke
                               Julianne Pidduck
                               Université de Montréal
                               Lucie Gosselin
                               Université Laval

Francoise SUSSET, Université de Sherbrooke
Au-delà de la transphobie : les ados trans, l’école et le droit à l’invisibilité

 Il existe un risque significatif que les revendications visant l’acceptation d’une diversité d’expression et d’identification de genre ne tiennent pas compte des besoins de bon nombre de jeunes trans qui s’identifient plus conventionnellement comme appartenant à « l’autre sexe ».

De manière générale, ces jeunes ne se sentent pas concernés par les débats portant sur la diversité des représentations de genre; leur but se résume plutôt à appartenir de façon convaincante et conventionnelle à l’un des deux genres et non à les remettre en question de quelque manière que ce soit.

Si notre objectif est d’inclure le soutien à ce groupe de jeunes trans, il semble important de reconnaître le besoin d’invisibilité recherché par ces jeunes dont l’objectif est l’intégration au groupe correspondant à leur identité de genre.

De leur côté, les écoles ne peuvent ignorer les besoins de ces jeunes, car leur quête d’expression identitaire correspond à une réalité médicale pour l’instant incontournable qui confère le droit à la confidentialité.

Afin de comprendre comment faire face à leurs obligations envers ces jeunes, les milieux scolaires sont donc contraints à s’ouvrir à la complexité des représentations de genre et de manière plus générale aux besoins de tous les groupes de jeunes des minorités sexuelles.

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Julianne PIDDUCK, Université de Montréal
La représentation de l’expérience trans à l’écran français : l’ordre des mots et Tomboy

 Cette communication explore la représentation de l’expérience trans dans deux long-métrages français récents, L’ordre des mots (Mélissa et Cynthia Arra, 2007) et Tomboy (Céline Sciamma, 2011). Dans un premier temps, nous discuterons le documentaire indépendant des sœurs Arra, le premier long-métrage militant associé au mouvement trans français. Structuré autour de six témoignages de personnes s’identifiant comme trans ou intersexe, le titre du film souligne une préoccupation linguistique, où les sujets abordent la question difficile de nomenclature dans un univers culturel et linguistique binaire. Dans un deuxième temps, nous analyserons la fiction récente Tomboy. Dans la foulée de Ma Vie en Rose (1997), ce film d’auteur présente le « trouble identitaire » de Laure, une jeune fille qui, selon la rubrique du film, « devient Michael, un garçon comme les autres ». Tomboy aborde le « trouble de genre » dans l’univers restreint et fluide des enfants, alors que L’ordre des mots fait face d’une manière frontale à la violence du système binaire de genre dans un contexte français. En contrastant ces deux films provenant de milieux de production très différents, ainsi que leur réception, nous analyserons certaines dynamiques de la représentation culturelle de l’expérience trans en France.»

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Lucie GOSSELIN, Université Laval, Janik BASTIEN CHARLEBOIS, Université du Québec à Montréal
Quand naître ne rime pas avec apparaître au monde : les répercussions du processus d’invisibilisation des corps sexués « ambigus » sur les jeunes personnes intersexuées.

Cette communication porte sur un sujet peu développé dans le monde de la recherche francophone, soit l’intersexualité. Elle se propose de faire un tour d’horizon des obstacles spécifiques auxquels sont confrontées les personnes intersexuées pendant leur jeunesse, dont la violence, la solitude, les traitements imposés par le système biomédical, l’impossibilité de s’identifier aux catégories de sexe en cours de même qu'à un groupe de pairs. Ces obstacles ont été identifiés grâce aux données recueillies par la technique du récit de vie et l'analyse d'écrits militants dans le cadre d'une recherche de type exploratoire effectuée par Lucie Gosselin pour l’obtention d’un diplôme de maîtrise en anthropologie, auxquelles s'ajoute une recension des écrits mise à jour. Elle met en relief les mécanismes, contradictions et effets de l’appareil d’intervention sur les corps de personnes intersexuées, principalement ceux reliés à l’exercice du pouvoir du système biomédical. L’intense résistance à ce qui brouille les certitudes du modèle binaire des sexes se traduit par une persistance renouvelée en la croyance d’une vérité du sexe (Fausto-Sterling, 2000), qui est soutenue par le silence du tabou. Alors que l’ensemble de ce processus d’invisibilisation se déploie sous la justification du « propre bien » des personnes intersexuées, l’écoute de la parole des personnes militantes intersexuées nous fournit d'autres perspectives.

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Date : 11 Mai 2012
Heure : 9h00 à 10h45
Lieu : Palais des congrès (Montréal)
Titre : Les enjeux de santé
Conférencier.ère.s : Janik Bastien Charlebois
                                     Université du Québec à Montréal
                                     Dominic Beaulieu-Prévost
                                     Université du Québec à Montréal
                                     Joseph Levy
                                     Université du Québec à Montréal

Dominic BEAULIEU-PRÉVOST, Université du Québec à Montréal, Line CHAMBERLAND, Université du Québec à Montréal, Afiwa N'BOUKE, Université de Montréal, Danielle JULIEN, Université du Québec à Montréal, Laurence BEAUVAIS-DUBOIS, Université du Québec à Montréal
Enjeux de santé chez les jeunes LGB au Québec

 En 2011, notre équipe de recherche a produit un rapport sur la santé et le bien-être des populations LGB au Québec. Ce rapport était basé sur des analyses secondaires de données provenant de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes et était le résultat d’un contrat avec le Secrétariat à la Condition Féminine dans le cadre du plan d’action de la politique québécoise de lutte contre l’homophobie (2001-2016). Les analyses ont été faites en combinant quatre cycles consécutifs de l’enquête (de 2005 à 2009), ce qui a permis d’augmenter la précision des estimations au-delà de ce qui avait été possible auparavant. Cette augmentation de précision a aussi permis de différencier les besoins spécifiques des lesbiennes, gais et bisexuel(le)s. Ce rapport a amené une mise à jour des informations disponibles sur la santé des populations LGB au Québec et il est maintenant utilisé pour informer les décideurs publics des besoins spécifiques de ces populations. L’objectif de cette communication est de présenter les principaux résultats de cette étude qui concernent les jeunes adultes LGB (18-30 ans) et de discuter de leurs implications.

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Joseph LEVY, Université du Québec à Montréal, Bill RYAN, Université McGill, Christine THOER UQAM, Université du Québec à Montréal, Alain LÉOBON, Centre national de la recherche scientifique, Martin BLAIS, Université du Québec à Montréal, Barry ADAMS, University of Windsor, Line CHAMBERLAND, Université du Québec à Montréal, Blye FRANK, Dalhousie University, Kriss WELLS, University of Alberta, Jean DUMAS, Université du Québec à Montréal
Les usages d’Internet à des fins de santé parmi les jeunes LGBT canadiens

Dans le domaine de la santé (physique, mentale, sexuelle, qualité de vie, etc), Internet permet l’accès à de nombreuses ressources, de la recherche d’informations à des activités interactives en direct ou en différé (babillards, forums de discussions, salons de clavardage ou médias sociaux tels que Facebook). Afin d’évaluer les usages, une population pancanadienne de LGBT a répondu, en 2010, à un questionnaire auto-administré en ligne (n=2187). Cet échantillon comprenait 573 répondants âgés de 18 à 30 ans et 1605 de répondants âgés de plus de 30 ans. Les associations statistiques (X2) indiquent que les jeunes de 30 ans et moins sont plus nombreux à utiliser fréquemment les forums de discussion, les babillards et les blogues. Quant à l’évaluation des répercussions de ces usages sur la santé, les jeunes sont plus nombreux à affirmer que l’information recueillie a modifié leurs représentations de leur santé sexuelle et mentale, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leurs relations interpersonnelles et sociales ainsi que de leurs habitudes de vie. À l’opposé, ils sont moins nombreux à affirmer que l’information leur a permis de poser de nouvelles questions à leur professionnel de la santé ou obtenir une seconde opinion. Ces résultats peuvent aider à l’amélioration des contenus en ligne et au développement des activités interactives dans ce domaine à l’intention des jeunes LGBT.

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Date : 11 Mai 2012
Heure : 10h45 à 12h30
Lieu : Salle 512D, Palais des congrès (1001, place Jean-Paul-Riopelle, Montréal)
Titre : Le milieu scolaire
Conférencier.ère.s : Janik Bastien Charlebois
                                     Université du Québec à Montréal
                                     Sylvie Thibault
                                     Université du Québec à Montréal
                                     Vincent Chouinard
                                     Université Laval
                                     Valérie Demers
                                     Université Laval
                                     Line Chamberland
                                     Université du Québec à Montréal
                                     Dominic Beaulieu-Prévost
                                     Université du Québec à Montréal

Sylvie THIBAULT, Université du Québec en Outaouais, Kévin LAVOIE, Université du Québec en Outaouais
Les pratiques émergentes de lutte contre l’homophobie dans les milieux scolaires et la jeunesse de l’Outaouais : points de vue d’enseignants et d’intervenants sociaux.

Au cours des vingt dernières années, plusieurs chercheurs se sont intéressés aux questions liées à l’homophobie et à l’hétérosexisme chez les jeunes. Toutefois, les connaissances scientifiques dont nous disposons proviennent majoritairement des grands centres urbains. Peu d’études québécoises se sont attardées aux pratiques sociales de lutte contre l’homophobie dans les régions non métropolitaines et aucune ne nous renseigne sur les pratiques innovatrices qui émergent de ces milieux. Ces dernières ont comme principale caractéristique d’être développées in situ et sont la plupart du temps inconnues au-delà du milieu isolé duquel elles émergent. À la lumière de ces différents constats, on peut penser que l’absence ou la rareté des ressources vouées à la diversité sexuelle en région puisse conduire certains acteurs sociaux impliqués dans les milieux jeunesse à mettre en place des initiatives originales dans le but de sensibiliser les jeunes ou de contrer l’homophobie dans leur milieu. Cette communication présente les résultats d’une étude réalisée auprès de onze intervenants et enseignants de la région de l’Outaouais. Cette démarche exploratoire a permis de documenter leur point de vue et d’identifier les facteurs qui favorisent l’émergence des pratiques de lutte contre l’homophobie en milieu scolaire et jeunesse et ceux qui les inhibent. Des pistes de recherches futures et les implications pour la pratique sont également discutées.

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Vincent CHOUINARD Université Laval
La prévention de l'homophobie et de l'hétérosexisme à l'école secondaire : besoins et perceptions des enseignantes et des enseignants.

La prévention de l'homophobie et de l'hétérosexisme dans les écoles secondaires reçoit une attention croissante, mais le point de vue des enseignants demeure peu documenté. L'objectif de la recherche est de connaître les perceptions et les besoins du personnel enseignant ayant reçu en classe un atelier du GRIS-Québec. Les propos de dix personnes enseignantes de la région de la Capitale-Nationale ont été recueillis par entrevues semi-dirigées. Les résultats montrent que les répondants sont majoritairement satisfaits des services fournis par le GRIS-Québec et qu'ils perçoivent des retombées positives pour les jeunes. Les répondants sont fortement sensibilisés à l'homophobie et ils interviennent de différentes façons. Les données suggèrent toutefois que la prévention se fait dans un cadre où l'homophobie verbale est omniprésente, où le personnel scolaire non hétérosexuel cache son orientation aux élèves et où le conformisme aux stéréotypes des genres se répercute sur des activités préventives inégales ou non récurrentes.

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Valérie DEMERS Université Laval, Line CHAMBERLAND UQAM - Université du Québec à Montréal, Dominic BEAULIEU-PRÉVOST UQAM - Université du Québec à Montréal
Victimisation et perpétration d’actes homophobes chez des adolescents : une analyse de classification hiérarchique selon les dimensions de l’orientation sexuelle.

Les jeunes non hétérosexuels subissent plus d’intimidation et de harcèlement verbal, physique ou sexuel que leurs pairs hétérosexuels (Berlan, Corliss, Field, Goodman, & Austin, 2010; Taylor & Peter, 2011). La perpétration d’actes d’intimidation varie aussi selon l’orientation sexuelle. Cette dernière est souvent mesurée par une question unique d’auto-identification comme individu homosexuel ou bisexuel. Cependant, un consensus émerge : il faut considérer aussi l’attirance et les comportements sexuels, ces trois dimensions de l’orientation sexuelle ne concordant pas toujours chez un jeune (Igartua, Thombs & al., 2009; Savin-Williams & Ream, 2007). Des configurations spécifiques d’endossement de ces dimensions sont-elles associées à la victimisation ou à la perpétration d’actes homophobes? Cette communication propose une réponse. L’échantillon comprend 2106 filles et garçons de 3e à 5e secondaire ayant participé à la recherche L’impact de l’homophobie et de la violence homophobe sur la persévérance et la réussite scolaires (MELS-FQRSC) et issus de 24 écoles québécoises francophones. Une analyse de classification hiérarchique a permis d’identifier cinq profils d’orientation sexuelle. Ces profils sont associés à des patrons distincts quant au fait d’avoir ou non subi de la victimisation homophobe, au degré de victimisation subie, au sentiment d’appartenance à son école et au fait d’avoir été ou non témoin ou auteur d’actes homophobes.

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Date : 11 Mai 2012
Heure : 14h00 à 16h00
Lieu : Salle 512D, Palais des congrès (1001, place Jean-Paul-Riopelle, Montréal)
Titre : Les nouveaux territoires
Conférencier.ère.s : Julie Podmore
                                     John Abbott College
                                     Guylaine Demers
                                     Université Laval
                                     Dominic Beaulieu-Prévost
                                     Université du Québec à Montréal

Julie PODMORE John Abbott College
Jeune, « queer » et urbain : vers un cadre géographique de la recherche sur les jeunes des minorités sexuelles en milieu urbain

 En reconnaissant que les pratiques spatiales et les représentations de l’espace sont centrales dans les expériences de la vie, les géographes sociaux ont récemment commencé à adresser l’impact de l’âge sur l’expérience des espaces et des lieux. Dans cette littérature, les géographies des jeunes entre 16 et 25 ans sont peu investiguées. En même temps, ce groupe est une«absence présente»dans la littérature géographique : plusieurs études ont examiné les géographies qui incluent ou qui sont centrées sur la partie plus âgée de cette cohorte, mais l’âge est rarement une partie centrale de l’analyse. C’est particulièrement le cas dans la littérature géographique sur la sexualité qui est centrée sur les processus sociaux et les conflits politiques entourant la formation des sites gai, lesbien et queer dans les milieux urbains. Les études actuelles ont très peu exploré la façon dont les changements géographiques associés à la transition à l’âge adulte affectent les expériences des jeunes des minorités sexuelles. L’objectif de cette présentation est de développer un cadre de recherche permettant d’analyser l’expérience particulière des jeunes des minorités sexuelles dans les milieux urbains. Afin de construire ce nouveau cadre, je tenterai d’intégrer des résultats provenant de la recherche sur la géographie des jeunes, de la géographie urbaine sociale et de la géographie de la sexualité.

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Guylaine DEMERS, Université Laval, Bianka VIEL, Université Laval
Entraîner des athlètes gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres : besoins et craintes d’entraîneurs québécois.

 L’objectif principal de ce projet est d’aider les entraîneurs à créer un environnement accueillant pour les athlètes LGBT en identifiant les défis et les craintes auxquels ils font face lorsqu’ils doivent entraîner ces athlètes. Nous savons que les athlètes LGBT font face à plusieurs défis liés à leur orientation sexuelle (homophobie, processus de sortir ou de rester dans le placard, effet de ces problèmes sur leurs performances sportives) et nous savons aussi que les entraîneurs jouent un rôle déterminant dans la qualité de l’expérience sportive des athlètes. En comprenant mieux les expériences, les difficultés et les éléments facilitants rencontrés par les entraîneurs qui encadrent (ou qui ont peur d'encadrer) des athlètes LGBT, nous pourrons mieux les préparer et favoriser une plus grande participation des athlètes LGBT en sport. Nous avons réalisé 12 entrevues qualitatives avec des entraîneurs de niveaux provincial et national, 2 femmes et 10 hommes (sports féminins, masculins et mixtes). Les résultats démontrent que les entraîneurs créent sans s’en rendre compte, des situations où les athlètes LGBT sont discriminés. Le malaise des entraîneurs semble plus important dans le cas d’athlètes gais. De plus, l’attitude «don’t ask, don’t tell» prévaut dans la majorité des équipes. Tous les entraîneurs sans exception ont mentionné le besoin d’être formé pour mieux encadrer les athlètes LGBT. Les résultats nous donnent les premières pistes pour le contenu d’une future formation.

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